Nous sommes le 16 février 2016. Après un vol Paris-Bangkok-Vientiane sans histoire, nous voici de retour au Laos, prêts pour le début de la saison 3. Nous avons récupéré Tirésias dans le garage Toyota où nous l'avions laissé au mois de novembre pour quelques réparations de carrosserie. Il est tout beau, tout propre. Seul petit problème : les peintres l'ont rebaptisé involontairement en recollant les lettres de DUCATO" dans un ordre particulier ! Ses papiers sont en règle jusqu'au 26 février. Nous allons en profiter pour remonter un peu vers le nord avant de passer la frontière thaïlandaise.
Une visite aux amis laotiens qui se sont occupés des formalités administratives de prolongation de séjour du véhicule, et nous reprenons la route 13. Elle est en meilleur état qu'au mois de novembre, mais tous les trous ne sont pas bouchés
Au nord de Van Vieng, dont nous n'aimons pas l'ambiance, nous trouvons un bon bivouac sur le parking d'un restaurant au bord du fleuve et rencontrons des camping-caristes chinois. Il semble que ce mode de voyage se développe chez eux. Le problème, c'est que les touristes chinois voyagent rarement seuls et que leurs convois sont un peu voyants...
Luang Prabang et la réserve de Tat Kuang Si :
Nous aimons beaucoup Luang Prabang mais, si nous y remontons cette année, c'est avant tout pour y retrouver Anthony et Céline, les bénévoles d'Around the Rock, qui, depuis le mois de novembre où nous les avons quittés, ont entrepris ici la construction d'un enclos pour les ours. Ils travaillent pour l'ONG Free The Bears, dans la réserve de Tat Kuang Si, sur le site touristique des cascades. Les plantigrades hébergés dans ce centre ont été récupérés chez des particuliers ou dans des fermes spécialisées. Ils y étaient auparavant retenus captifs dans des cages très étroites où on les maintenait pour ponctionner la bile de leur foie, censée avoir des vertus médicinales. Bien que toujours enfermés, ils retrouvent ici le contact avec la nature.
Le travail accompli est impressionnant, tout comme la générosité de nos amis, dont l'association mérite plus que jamais d'être soutenue.
Leur site : www.around-the-rock.com/
Sayabouri et le festival des éléphants :
Pour rejoindre la Thaïlande, nous décidons de passer au plus court, par le poste frontière d'Hong Sa - Nam Ngeun. Ce n est pas le lieu de passage le plus courant mais les renseignements que nous avons pu glaner nous laissent penser que la frontière est ouverte aux étrangers.
La route 4 passe par Sayabouri. Nous avons eu la chance de nous y trouver pour le festival des éléphants, à l'origine duquel se trouve ElephantAsia, l'association de sauvegarde de Sébastien Dufilot. Repris par les autorités laotiennes, le festival est devenu un grand spectacle qui attire tous les ans de nombreux visiteurs. Cette année, nous avons compté 67 éléphants domestiques participant aux différentes présentations et animations, dans un vaste stade construit spécialement pour cela. Deux grandes tribunes permettent de ne rien perdre des différentes épreuves et un jury évalue la prestation de chaque participant. Dressage et élégance sont les principaux critères retenus pour l'attribution des récompenses. Le dimanche matin est consacré à la remise des prix et à une parade dans les rues de la ville.
Ce que nous avons préféré, ce sont tous les à-côtés du spectacle : Tirésias garé au bord de la rivière a vu défiler des pachydermes presque aussi hauts que lui, et à coup sûr plus lourds, qui descendaient le talus assez raide pour aller boire et s'asperger. Leur énorme masse ne les empêche pas de se mouvoir avec aisance. Leur démarche est même étonnamment souple et légère, impression accentuée par la plante de leur pattes. Des Arras en chaussons !
Nous avons souri de leur gourmandise et été estomaqués (c'est le mot) par leur prodigieux appétit. Il faut les voir ramasser au sol de la pointe de la trompe un petit morceau de fruit à peine plus gros qu'une boulette de pain ou, au contraire, porter à leur gueule, croquer et dévorer des morceaux de bambou aussi gros qu'un tronçon de poteau télégraphique.
Départ pour la Thaïlande :
De Sayabouri à Hong Sa, la route 4 A prend le relais. Très montagneuse, elle est magnifique mais très étroite et pourvue de nombreux nids de poules. Elle est néanmoins très praticable. Hong Sa, comme beaucoup de villes frontières, n'a aucun charme ni intérêt. On y cherche un bivouac, on vérifie tous ses papiers pour le lendemain, on y passe la nuit et on s'en va au matin.